Test n° 17 [Culture Zic]
Objet : Critique de l'album Disraeli Gears du groupe Cream
par Alexis
Le 25 octobre dernier disparaissait Jack Bruce, chanteur et
bassiste du groupe britannique Cream. L’occasion de revenir sur leur second et meilleur
album, Disraeli Gears, sorti le 10 novembre 1967.
Fondé en 1966, Cream est souvent considéré comme l’un des
premiers « supergroupes » de l’histoire du rock, car il était composé
de trois musiciens déjà célèbres à l’époque : Jack Bruce (chant, basse),
Eric Clapton (guitare) et Ginger Baker (batterie). Le trio sort un premier très
bon album, Fresh Cream, fin 1966, avant d’enregistrer un des disques les
plus importants de la décennie : Disraeli Gears, monument blues-rock
aussi psychédélique que la pochette le suggère.
Malgré la rudesse du son, qui fait de cet album un des
précurseurs du heavy metal, Disraeli Gears est extrêmement
accessible en raison de la qualité incroyable des mélodies et de l’inspiration
inimitable des solos de guitare de Clapton. Le principal chanteur est Jack
Bruce, dont la voix imparfaite et haut perchée est néanmoins terriblement expressive,
tandis que celle d’Eric Clapton donne une couleur plus intimiste aux
compositions bluesy (Strange Brew, Outside Woman Blues).
Le morceau le plus emblématique est évidemment l’immense Sunshine Of Your Love, dont le riff « lourdaud »
est reconnaissable entre mille, mais on appréciera également Tales Of Brave Ulysses et sa descente de
guitare « au milieu des petits poissons pourpres », le psychédélique Dance The Night Away et ses arpèges de douze-cordes,
le très misogyne Outside Woman Blues,
le riff pêchu de SWLABR… l’attraction
principale étant bien sûr le son de guitare wah-wah d’un Clapton âgé de vingt
ans mais déjà considéré comme l’un des meilleurs guitaristes du monde.
Deux morceaux sont moins réussis : Blue Condition, chanté par Baker, qui aurait dû s’en tenir à la
batterie, et We’re Going Wrong est un
peu trop léthargique. Mais l’album se termine par une surprise quand nos
trois compères se retrouvent autour d’un piano et entonnent d’un accent cockney
éméché une épouvantable chansonnette (Mother’s
Lament) à propos d’un bébé qui disparaît par le trou d’un évier… décommandé
aux jeunes parents !
Les points positifs
Les mélodies, les voix, les
riffs et solos de guitare, la section rythmique… rien n’est à jeter, ce qui n’est
pas surprenant puisque chacun de ces trois musiciens est l’un des meilleurs
dans son domaine !
Les points négatifs
Disraeli Gears peut sembler monotone à la première écoute car l’instrumentation est
peu variée : guitare-basse-batterie tout du long, avec un peu de piano et
d’harmonica de temps en temps. C’est toutefois compensé par la diversité des
mélodies et des ambiances, et puis l’album ne dure que 33 minutes…
L'avis du culturotest
Disraeli Gears est clairement un album incontournable pour tout amateur de rock,
et a également influencé des dizaines de groupes majeurs, Led Zeppelin en tête.
Un an plus tard, Cream sortait l’excellent Wheels Of Fire, double album
mi-studio mi-live, avant de se séparer sur un dernier album un peu décevant (Goodbye
Cream).
Deux courtes reformations pour quelques concerts ont eu lieu en
1993 et en 2005.